En ville, la nature est mise en scène comme un élément du mobilier urbain. La végétation est contrainte pour se plier à la seule fonction décorative. Ces espaces verts artificialisés sont fragiles, font l’objet d’un entretien intensif et constituent donc de piètres refuges pour la biodiversité. Alors que les citadins veulent pouvoir se relier à la nature, le verdissement des villes est encore organisé selon les anciens dogmes du paysagisme.
Il suffit de quelques mètres carré pour planter une haie bocagère. Cette formation d’arbres, d’arbustes et de plantes vivaces, constitue rapidement un écosystème équilibré et résilient, accueillant pour la biodiversité. Nos haies recyclent tous leurs déchets et ne demandent que peu d’entretien ; elles sont allergiques aux produits chimiques et aux machines bruyantes. En plantant des haies à proximité de chez eux, les citoyens reprennent leur droit de se relier à une nature non-artificialisée.
En ville, du fait de la forte minéralisation, la température est supérieure de plusieurs degrés à ce qui est constatée en périphérie. La formation serrée d’arbustes et d’arbres crée un microclimat qui régule la température et l’humidité à l’intérieur de la haie et dans son proche environnement.
Les haies présentent une grande richesse floristique (arbres, arbustes, plantes grimpantes, plantes herbacées) qui, avec la faune très diversifiée qu’elles accueillent (insectes, rongeurs, oiseaux) constitue un écosystème complexe. En ville, les haies mélangées servent de refuge pour de nombreuses espèces comme les oiseaux, les petits mammifères et les insectes et contribuent aux trames vertes et bleues.
Rapidement, les haies mélangés offrent des petits fruits (noisettes, prunelles, mûres, coings, pommes..), très appréciés des gourmets, sans oublier les plantes médicinales. Les produits de la taille des haies peuvent être transformés après broyage en BRF (bois raméal fragmenté). L’utilisation de BRF permet de réduire l’irrigation et l’entretien des sols et contribue à leur fertilité.
Les haies mélangées freinent l’érosion due au ruissellement, notamment sur les fortes pentes (protection des talus) grâce à leurs systèmes racinaires. Les haies favorisent l’infiltration et améliorent ainsi l’alimentation des nappes.
Composée d’une multitude d’essences, la haie mélangée se transforme tout au long de l’année, au fil des saisons, des floraisons, embellissant le paysage et les perspectives, avec une touche végétale en perpétuelle mutation. Les haies mélangées contribuent à la diversification du paysage et leur intégration sur des parcelles bâties ou non bâties permet le maintien d’un cadre de vie de qualité, qui favorise le bien-être des habitants.
Parce qu’elle est semi-perméable, la haie mélangée est le meilleur brise-vent, contrairement aux haies mono-spécifiques qui forment un obstacle imperméable, provoquant des turbulences et renforçant l’impression de froid. En plus de sa fonction brise-vent, la haie mélangée agit comme un pare-soleil l’été, tout en gardant de la fraicheur en zone d’ombre et à l’intérieur. Le mélange d’essences feuillus et résineuses, perdant leur feuille en hiver et les conservant, permet de créer un brise-vue efficace.
En ville, les haies mélangées contribuent à réduire la pollution en ville, en piégeant les micro-particules de métaux lourds contenues dans les gaz d’échappement. Le développement de la masse ligneuse des arbres et des arbustes permet également de piéger le co2. La combinaison de multiples essences réduit le risque allergène des pollens émis par les formations végétales monospécifiques.
Une gestion de haute qualité écologique, zéro phyto, zéro engrais, recyclage des déchets de taille. Un entretien durable et économique, meilleure résistance des végétaux, taille annuelle unique, pas d’investissements lourds à amortir.