Entretien de la Haie Magique (cahier des charges)

La démarche Haie-Magique concerne la plantation de la haie mais aussi son évolution sur le long terme. Une fois parvenue à maturité (après 3 à 5 ans selon le type de haie), la haie mélangée est un écosystème équilibré, sain, résilient, autonome et ne produisant aucun déchet, ni externalité négative. L’objectif est de s’assurer que l’écosystème de la haie se développe harmonieusement et procure dans la durée un refuge de qualité pour la biodiversité. Sont pris en compte les aspects de gestion des déchets, d’entretien et de soins apportés aux espaces verts. La régulation des usages de la haie par ses riverains et le cas échéant la répartition égalitaire des sous-produits peut également devenir nécessaire.

En ce qui concerne plus précisément la taille des végétaux, on privilégiera les haies libres, non taillées. Les interventions humaines seront limitées au minimum, essentiellement au cas de maladies ou pour les besoins de l’exploitation. La haie fera tout au long de sa vie l’objet de pratiques de « gestion différenciée » préconisées par les écologues, promues par divers associations naturalistes et déjà adoptées à plusieurs endroits dans le nord et en Belgique (pays de Brabant).

Une fois plantées ou requalifiées, les haies continuent de faire l’objet de toutes nos attentions.

Le chantier terminé, l’association installe une signalétique à destination des passants expliquant la haie, sa composition, son utilité en termes de biodiversité, invitant à la cueillette des produits de la haie (baies, fruits, etc). Nous y installons également le cas échéant un « hôtel à insectes » et un nichoir à oiseaux.

Conformément au cahier des charges « Haie-Magique », la haie fait l’objet d’une gestion différenciée. Celle-ci est confiée à une entreprise du paysage, dûment qualifiée, agissant seule ou s’appuyant sur la communauté d’intérêt qui s’est constituée, sous la gouverne de l’association.

L’entretien de la haie se fait sans intrants, ni pesticides, en limitant les interventions humaines au strict nécessaire. Les chantiers d’entretien sont également l’occasion de mobiliser la communauté d’intérêt. Le sol est couvert de B.R.F., ce qui limite les arrosages et permet de maintenir le substrat vivant. La haie ne fait pas l’objet d’une taille systématique mais pied à pied, en ne traitant que les sujets qui nécessitent une taille de formation.

 

La maintien de la couverture du sol

Une fois la haie plantée, il est impératif de couvrir le sol avec un matériau adapté et ne plus jamais y revenir. Le maintien d’un sol vivant est une condition indispensable à l’installation d’une chaîne alimentaire complète, qui permettra à la haie d’accueillir de nombreuses essences végétales et d’espèces d’animaux. Le sol vivant crée un cercle vertueux qui rend l’écosystème de la haie sain et résilient.

Pour la couverture du sol, plutôt que d’employer du plastique sombre biodégradable, il est préférable de d’employer des matériaux naturels et biodégradables qui enrichissent également le sol, comme le BRF, la paille, le compost ou les algues en bord de mer. Quel que soit la matériau utilisé, le sol de la haie ne doit jamais rester à découvert et il faudra s’assurer que le couvert reste effectif.

Les fonctions de ce couvert sont de maintenir l’humidité du sol et de limiter la croissance des adventices qui viendraient concurrencer les jeunes plants. Ce couvert doit être mis en place dès la plantation. On préconise l’utilisation du BRF (le bois raméal fragmenté), un broyat de végétaux, feuilles et branches de petits diamètres. Le sol recouvert de B.R.F. limite les arrosages et permet de maintenir le substrat vivant. Le BRF présente d’évidents avantages écologiques : en réincorporant des résidus d’origine forestière dans le sol , on reproduit les mécanismes naturels de la fertilisation. L’humification (processus de fabrication de l’humus) est le produit de l’activité biologique sur la matière organique. C’est principalement le travail des champignons, des bactéries et de la pedofaune. Outre son action d’humification, le BRF enrichit le sol en éléments minéraux. On y retrouve aussi quantité d’acides aminés et des protéines.

 

Entretien sans pesticides, ni intrants

Le recours à des espèces indigènes, adaptées aux conditions du milieu, au type de sol, et l’utilisation de jeunes plants, plus vigoureux, permettent d’augmenter la résilience des végétaux et de limiter les soins spécifiques, l’arrosage, les engrais. Ils rendent inutiles les pesticides.

Pour lutter contre les éventuelles maladies qui pourraient être induites par des insectes ou des champignons préférer l’utilisation de macérations de plantes  adaptés (ortie, consoude, rumex …) Préférer l’usage des techniques plus naturelles comme la technique push pull (choisir des végétaux qui captent les insectes que vous ne voulez pas) ainsi que l’utilisation de prédateurs ou d’auxiliaires (la coccinelle et le puceron).

Si les macérations de plantes s’avéraient inefficaces contre des maladies envahissantes qui mettent la haie en danger, on pratiquera le recépage des sujets malades, qui permet de conserver la plante dans la haie tout en assurant sa régénération.

 

Limiter les interventions humaines

La haie mélangée est un écosystème accueillant pour la biodiversité. La mixité végétale est garante de la biodiversité et de la durabilité du massif. La haie magique doit pouvoir accueillir les végétaux importés (vents et insectes). Chaque arbre et arbustes de la haie a une fonction (buissonnante, élancé, trogne, cépée etc).

Que l’entretien de la haie soit confié à une entreprise du paysage, dûment qualifiée, agissant seule ou qu’il soit réalisé par les riverains ou particuliers propriétaires, la haie fait l’objet d’une gestion dite différenciée, consistant à bannir la taille systématique et les méthodes mécaniques pour s’intéresser à chaque plan, pris pied à pied, en ne traitant que les sujets qui nécessitent une taille de formation ou une intervention sanitaire.

La taille d’entretien peut s’effectuer ensuite de septembre à février lors d’une journée sans gel après la période de nidification, une fois par an pour une haie vive. La taille doit se faire de manière sélective, pied à pied, au moins dans les premières années. L’objectif est de laisser la haie se développer autant que possible. Toutefois si le besoin se fait sentir, il ne faut tailler que lorsque la sève est bien descendue mais toujours avant les premières gelées, vers le mois de novembre en principe. Cependant il ne faut jamais tailler lorsque l’arbre ou l’arbuste porte encore ses fruits.

La taille de la haie doit tenir compte de l’essence afin que celle-ci puisse produire des fleurs et des fruits. Elle peut tout de même être envisagée pour rajeunir les rameaux ou pour façonner le sujet lorsque la sève est descendue et/ou que la production de fleurs et de fruit a bien eut lieu. Le façonnage du houppier du sujet visant à modifier complètement le port naturel de l’arbre ou de l’arbuste est à bannir. La taille de la haie doit tenir compte des formes naturelles des différents sujets afin de trouver la forme adaptée pour chaque sujet mais dans ce domaine, l’essentiel est de laisser faire la nature.

Pour garantir la production de fleurs et fruits sur les essences qui produisent sur les rameaux de l’année passée, tailler les deux tiers des rameaux de l’année passée mais pas au delà.

La taille doit respecter l’équilibre de la plante et rééquilibrer son volume racinaire avec son espace foliaire aérien. On constitue ainsi un véritable réservoir de sève, faisant tampon à des périodes de mauvaise alimentation dues à différents facteurs (climatiques…) et on rajeunir la plante, favorisant ainsi la coloration du bois et son fleurissement.

 

La taille de formation

Elle se fait les premières années (1-3 ans) et permet une bonne ramification à la base de la haie. Pour les arbustes des haies champêtres, il faut faire une taille très forte un an après la plantation : cette taille est appelée taille de recépage. Les tiges des jeunes plants sont rabattues à 5-10 cm de hauteur. Cela permet d’obtenir une forme buissonnante par la suite.

Cette taille peut se pratiquer sur les petites haies de jardin à l’aide d’un sécateur, d’une pince coupante ou encore de cisailles. Si la ramification est insuffisante 1 an après ce premier recépage, une deuxième taille peut être faite la deuxième année. Sur les touffes déjà bien ramifiées, on ne fera qu’une taille légère : seules les jeunes pousses de l’année sont raccourcies du 1/3 ou de la moitié de leur longueur pour provoquer une ramification qui densifie la plante.

 

La taille d’entretien et taille douce

A la différence de la taille d’entretien pratiquée sur les haies déjà formées (à partir de 3-4 ans) à la fréquence de 1 ou 2 fois par an, la taille douce respecte la forme naturelle des arbustes et ainsi l’équilibre global de la haie. Cela consiste à adopter une taille sujet par sujet afin d’éliminer certaines branches par rapport à d’autres (sélection) en respectant la forme originale de l’arbre et de l’apport en lumière à l’intérieur de la haie. Les petites branches mortes peuvent être coupées et déposées au pied de la haie ou si leur diamètre le permet, être transformées en brf. Les plus gros arbres morts de la haie devront être conservés pour les insectes xylophages et saprophage et pour l’intérêt de leurs cavités vis-à-vis de la faune.

 

La taille pour favoriser la nidification la « taille en corbeille »

Pour favoriser l’installation des nids, pratiquer la taille dite « en corbeille » à l’aide d’un sécateur. Les nouveaux rameaux formeront des enfourchures en forme de corbeille sur lesquels les nids pourront être fixés.

Le principe consiste simplement à couper les branches verticales au dessus de bourgeons dormant qui deviendront des « tires sèves » au prochain printemps et permettront de créer une assise pour les nids d’oiseaux.

– La taille des arbres têtards peut être effectuée annuellement. A chaque automne les branches de l’années peuvent être coupées à raz au niveau de la trogne.

– La strate herbacée peut être entretenue par une fauche tardive à la fin du mois de septembre ou en octobre. Un semis de fleurs locales peut être réalisé après un bref grattage de la terre pendant les premières années de la haie. Les années suivantes, les vivaces et les graines auront colonisées l’espace et le semis manuel ne devrait plus être nécessaire.

Les outils de taille

Les outils tranchants tels que les sécateurs ou les scies doivent être bien aiguisés, propres et suffisamment tranchants pour faire des coupures nettes et éviter les blessures qui diminuent la résistance des arbres ou des arbustes aux maladies et aux champignons.

Pour les haies adultes, le lamier se révèle utile lorsque la haies comporte des arbres. Il remplace alors le broyeur à fléaux. La machine se compose d’une tête de coupe à scies circulaires montée sur un bras articulé et télescopique de 5 à 8 mètres. Elle permet des coupes nettes et franches des branches ayant 10 à 15 cm de diamètre. Pour les haies non entretenues depuis 20–25 ans, le travail peut se diviser en deux passages : une première coupe éloignée du tronc, une deuxième coupe proche du tronc.

Pour les haies comportant des arbres de haut jet, l’utilisation d’une nacelle élévatrice, associée à une tronçonneuse, permet l’élagage d’arbres plus haut (10-15 mètres) en prenant garde de respecter la forme des arbres. Il faut ensuite débiter le bois au sol.

 

Recyclage systématique des sous-produits en faveur de la haie

Les feuilles mortes qui couvrent les pelouses et prairies de bords de haies peuvent être ratissées si elles sont « gênantes » et stockées sur le site et mélangées au brf provenant de la taille et déposées sur le sol de la haie tous les 4 mois.

Entre temps les feuilles et le BRF peuvent être compostés en tas aux abords de la haie. Cela permet d’accélérer la décomposition du mélange en humus. Cet humus peut être renforcé en azote en sel minéraux en acides aminé et autres nutriment utile à la croissance et au bon développement des plantes avec des macérations de consoude, de fougère, d’ortie, de prèles  etc. Lors de la dépose du mélange au pied de la haie, le compostage des végétaux aura permis de mélanger l’azote et le carbone et les autres nutriments le rendant ainsi plus facilement assimilable par les racines des sujets de la haie.

Attention : la création d’un compost à proximité de la haie peut être utilisé par la petite faune comme refuge. Il convient lors du retournement du tas de brf et de feuilles de pratiquer un retournement léger au début pour éviter d’enfourcher de petits mulots par exemple.

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